Une poterie Lapita sous la route !

Alertée dès samedi après-midi, grâce à la présence d’esprit de ces usagers de ce morceau de littoral, la mairie de Bourail en a immédiatement informé Louis Lagarde, archéologue et maître de Conférence à l’Université de la Nouvelle-Calédonie qui a ensuite prévenu l’Institut d’Archéologie de la Nouvelle-Calédonie et du Pacifique (IANCP) et la Province Sud, compétente en matière de patrimoine.

Dès ce lundi matin, après une réunion avec M. Jean-Marie Wadrawane, l’équipe de l’Institut dont le programme de la matinée a été quelque peu bouleversé par l’urgence de la sauvegarde s’est rendue sur les lieux. Composée de Jean-Luc Utia, Johnatan Kalinowski, David Baret sous la conduite du doyen André-John Ouétcho, elle a procédé à différents repérages, mesures, photographies et échantillonnages en vue de la datation des charbons et de l’objet. Localisée entre l’emprise de la piste menant à la mise à l’eau dite « des barges Montagnat » et la baie de Nessadiou, d’un diamètre de 38 cms, la poterie était ensevelie sous 60 cms et vide de tout contenu. Orientée plein Sud et comme enchâssée dans la terre, elle surprenait par la finesse de l’épaisseur de ses parois signe probable selon M. Ouétcho, « d’une grande maîtrise technique de la part du potier qu’il l’a réalisée ». Pour les besoins de son étude, tous les fragments ont été récupérés avec délicatesse et professionnalisme et laissés aux bons soins des spécialistes.

Que faire en cas de découverte archéologique ? En semaine, il faut immédiatement prévenir l’IANCP au 27.40.34 et en week-end, l’autorité municipale d’astreinte de la commune de découverte qui fera le lien avec l’organisme compétent. Surtout ne rien toucher, ne rien déplacer, ne rien emmener ! Rester discret, sécuriser le lieu et protéger l’objet en le dissimulant.